La comtesse d'Artois et ses enfants, le duc d'Angoulème (1775-1844)
Charles LECLERCQ (Bruxelles 1753 - id. 1824)
Huile sur toile
0,470 x 0,390 m
N° d'inventaire : MV 8572
Provenance : Peut-être s'agit-il du tableau qui passa à l'encan à Paris lors de la collection Oger de Bréard, amie de sir Richard Wallace, organisée à Paris du 17 au 22 mai 1886 (lot 72, huile sur toile, 0,450 x 0,380 m, adjugée 1 380 francs). Vente Sotheby's, Monaco, 2-3 décembre 1988, lot 664 (comme de Jean-Baptiste Gautier-Dagoty), repr.
Acquise en 1988. Don de la Société des Amis de Versailles.
Charles Leclercq étudia la peinture à Bruxelles avec son père Antoine Joseph, ainsi que dans l'atelier du Brugeois Bernard Verschoot. Le 30 avril 1773, il obtenait le premier prix de dessin d'après nature à l'Académie de peinture et de sculpture de Bruxelles. Il prétendit alors à un séjour à Rome, qu'il réalisa en 1776. Il suivit ensuite à Paris les cours de l'Académie. Apprécié de ses contemporains pour « son coloris brillant, ses airs de tête fins et délicats, sa touche spirituelle et légère », il connut un vif succès. Bouquier relate ainsi que ses tableaux étaient immédiatement vendus à peine terminés. Un portrait signé, localisé et daté de 1781 révèle que Leclercq était cette année-là à Turin. Il se qualifiait alors de peintre flamand au service de Sa Majesté la Reine de France. Cité à Paris en 1783, il regagna ensuite Bruxelles, où il se maria, puis revint à Paris de 1787 à 1790 et enfin rentra définitivement en Flandre. Les œuvres de Charles Leclercq sont pour la plupart de petites dimensions et se caractérisent par la façon dont l'artiste fouille le moindre détail, à l'exemple d'un miniaturiste.
Le portrait de la comtesse d'Artois (Turin 1756 - Gratz 1805) et ses enfants met en scène ces personnages aux allures de poupées dans un intérieur de fantaisie au mobilier résolument néoclassique. Une autre version autographe de ce tableau fut offerte probablement par la reine au marquis Raymond Pierre de Bérenger (1733-1806), chevalier d'honneur de la dauphine et de la comtesse de Provence (château de Sassenage).
Plusieurs autres portraits des membres de la famille royale, représentés ou non en compagnie de leurs enfants, sont connus. Par leurs sujets et leurs dimensions, ces œuvres constituaient d'agréables petits morceaux de peinture que les membres de la famille royale aimaient à s'échanger ou à offrir à leurs proches. Plusieurs versions d'une même composition furent par conséquent parfois demandées au peintre.
Notice de Xavier Salmon.
BIBLIOGRAPHIE
D. Meyer, « Portrait de la comtesse d'Artois entourée de ses trois enfants », Revue du Louvre , rubrique acquisitions, 1990, n° 2, p. 108, repr.
X. Salmon, De soie et de poudre. Portraits de cour dans l'Europe des lumières , 2003, p. 184-185.
EXPOSITION
Louveciennes, 2003, Musée-promenade, L'Enfant chéri au siècle des Lumières , n° 7, p. 40-41.