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La famille royale réunie autour du dauphin



École française vers 1782

Huile sur toile

0,95 x 0,24 m

N° d'inventaire : MV 8949

Provenance : Collections Juigné puis Castellane. Ce tableau provient des collections de Madeleine-Anne-Marie Le Clerc de Juigné, mère de Boni de Castellane et descendante de Claude-Charlotte Thiroux de Chammeville, marquise de Juigné, dame du palais de la reine Marie-Antoinette. D'abord attribué au début du XXe siècle à Mme Vigée-Lebrun, puis au peintre d'origine suisse Brun de Versoix, cette dernière attribution n'est plus acceptée depuis 1986, bien que retenue lors de sa vente en 1995.

Acquise en 1995. Don de la Société des Amis de Versailles.

 

Marie-Antoinette et Louis XVI en habit de brocart d'or, assis sur un canapé, présentent leur premier fils, le Dauphin, né le 21 octobre 1781. Agenouillée, la petite Madame Royale (née en 1778) lui montre le portrait en médaillon de leur grand-père, le Dauphin Louis (procédé traditionnel en peinture, permettant de faire figurer dans un portrait de famille les aïeux décédés). Derrière Louis XVI, le comte et la comtesse de Provence qui tend les bras au Dauphin. À droite, debout, la comtesse d'Artois se penche dans une attitude attentionnée, tandis que derrière elle le comte d'Artois accompagne sa sœur Madame Elisabeth.

Au second plan, à gauche, apparaissent les trois enfants du comte d'Artois (le duc d'Angoulême né en 1775, le duc de Berry né en 1778 et Mademoiselle d'Artois, née en 1776, morte en 1783 sans avoir été nommée). Enfin, en arrière-plan, sous l'arcade, les trois « Mesdames tantes », filles de Louis XV encore vivantes (Adélaïde, Victoire et Sophie). À l'extrême droite se devine le groupe des princes du sang ayant signé l'acte de naissance du Dauphin (Louis-Philippe, duc d'Orléans, dit « le Gros » avec son fils le duc de Chartres (futur « Philippe-Égalité »), le prince de Condé et le duc de Penthièvre.

La présence de Madame Sophie, morte le 3 mars 1782, permet de dater du début de l'année 1782 cette composition assez déroutante. Avec ses personnages pour la plupart de profil, peints de façon minutieuse en ce qui concerne la représentation des costumes et des décorations, elle pourrait avoir été exécutée en vue d'une transcription en gravure.

Véritable manifeste de propagande dynastique, ce portrait collectif entend exprimer la cohésion, se voulant idéale, de la nouvelle et jeune génération royale groupée autour de l'héritier au trône et reléguant dans la pénombre les témoins du règne de Louis XV. La présence au centre d'une pyramide, symbole d'immortalité, renforce la filiation du Dauphin en l'intégrant à la lignée des souverains Bourbons dont les bustes en bronze figurent dans des niches à l'arrière-plan.

Notice de Roland Bossard

 

BIBLIOGRAPHIE

R. Fournier-Sarlovèze, Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette , 1758-1815, Paris, 1911, p. 76-80, repr. p. 76 (comme Brun).

D. Agassiz, Louis-Auguste Brun, 1758-1815. Un peintre suisse à la cour de Louis XVI , Société vaudoise des beaux-arts, Lausanne, 1931, p. 15, 35 Hyperlien "http://repr.pl" repr. pl. 16 (comme Brun).

A. Buffle, Louis-Auguste Brun (1758-1815) , mémoire de licence, université de Genève, faculté des lettres, 1978, p. 74 (comme Brun) (dactylographié).

A. de Herdt, Louis-Auguste Brun 1758-1815, dit Brun de Versoix , catalogue des peintures et dessins, cabinet des dessins du Musée et d'Histoire de Genève, 1986, n° 35 (attribution à Brun réfutée).

Mémoires de Boni de Castellane 1867-1932 , introduction et notes d'E. de Waresquiel, Perrin, Paris, 1986, p. 384-385.

R. Bossard, « La Famille royale réunie autour du Dauphin Louis-Joseph-Xavier-François », Versalia , 2001, n° 4, p. 20-22 (école française du XVIlle siècle).

 

EXPOSITIONS

Marie-Antoinette , château de Versailles, 1955, cat. n° 63 (par Louis-Auguste Brun). Louis-Philippe , Archives nationales, Paris, 1974, cat. n° 32 (par Louis-Auguste Brun).