Clef de la grande porte de la chapelle royale du château de Versailles
Clef de la grande porte de la chapelle royale du château de Versailles.
Bronze doré
Haut. 31 ; larg. 8,5 ; prof. 1,5 cm.
Poids : 510 gr.
Don anonyme, en souvenir de Liliane de Rothschild, acquis en 2009 par l'intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.
Emplacement : Aile du Nord, Salles Louis XIV – salle des Artistes de l’Académie
Il a été possible de vérifier sur place que cette magnifique clef, réputée ouvrir la grande porte de la chapelle royale du château de Versailles, correspond en effet à la serrure de cette porte, dont les contours semblent avoir été déterminés par la forme si particulière de son panneton. Ordinairement ouverte ou simplement rabattue, cette porte fait communiquer le vestibule bas à la nef de la chapelle royale. Il est probable que la clef ne servait qu'en de rares occasions, voire que sa fonction ait été purement symbolique.
D'après les sources conservées aux Archives nationales, le modèle de cette clef a été élaboré par Grettepin vers 1710, tandis que la porte, dont le bâti était dû au menuisier Guesnon, avait été sculptée par Thibault. Probablement appelé à Versailles par Jules Hardouin-Mansart, qui l'avait employé précédemment aux Invalides, Grettepin devait réaliser de nombreuses sculptures pour la chapelle, notamment à l'extérieur, un relief d'anges au-dessus d'une des fenêtres du premier étage et, à l'intérieur, deux admirables trophées sculptés sur le thème de la Vierge et de Saint Michel.
Il est intéressant de relever que c'est à un sculpteur, et à un sculpteur parfaitement confirmé, que Robert de Cotte, maître d'oeuvre du chantier après 1708, s'est adressé pour concevoir la clef de la chapelle. C'est probablement d'après son modèle, en cire ou en terre, que le fondeur Jacques Desjardins, auteur des éléments de serrurerie de cette porte, en réalisa la version définitive en bronze doré.
Outre le panneton déjà cité et la tige cannelée, l'essentiel du décor est concentré sur l'anneau : composé de deux élégantes consoles à volutes encadrant un admirable motif du chiffre royal formé de deux L entrelacées qui représente un véritable travail d'orfèvrerie, l'anneau est surmonté d'une couronne royale à fleurs de lys.