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Commode de Garde-Robe de Louis XVI à Versailles



N° d'inventaire: V 5296

Attribuée à Adam Weisweiler (1744 - 1820), maître en 1778

Livrée par Daguerre, marchand-mercier en 1788

Acajou et loupe de thuya

H. 0,930 x L. 1,110 x Pr. 0,523 m

2 bas-reliefs en bronze doré d'après l'antique

Marque W au pinceau

Provenance : Collection Rothschild-Roseberry à Mentmore Towers.

Acquise en 1989. Participation de la Société des Amis de Versailles.

Emplacement : Corps central, appartement intérieur du Roi, cabinet de garde-robe

 

Le nouveau cabinet de la garde-robe du roi fut la dernière création des Bâtiments du roi pour le souverain à Versailles. L'association des frères Rousseau et de Mique donna naissance à l'un des décors les plus raffinés du règne. Les travaux furent exécutés entre juin et l'automne 1788. Louis XVI accédait à ce petit cabinet intérieur, alors cabinet de travail privé, par l'alcôve de sa chambre à coucher.

Des sièges Transition par Nicolas-Quinibert Foliot, livrés probablement pour Marie-Antoinette au château de Choisy vers 1773, y furent disposés. En revanche, les meubles d'ébénisterie et les bronzes étaient eux à la dernière mode, commandés au marchand-mercier Dominique Daguerre. Le 3 novembre 1788, on demandait « pour le cabinet du Roy » une commode et une table à écrire, un feu à lionnes et une paire de bras.

Cette petite commode à vantaux, d'esthétique résolument néoclassique, fut livrée le 27 novembre 1788. Les bas-reliefs en bronze doré des deux vantaux ont probablement été installés dans un second temps, après la livraison du meuble, et les sujets « La Confidence » et « L'Amour comédien » reprennent des créations de Boizot pour la Manufacture de Sèvres. L'appartenance de ce meuble à cette pièce est confirmée par l'interruption visible des cannelures des pieds. Celle-ci résulte d'une réduction des pieds mentionnée dans une note de Daguerre après la livraison, afin d'ajuster le meuble à la hauteur du bas lambris.

La typologie du meuble, commode à vantaux avec colonnes d'angle et pieds en toupie, l'utilisation des bois et les bronzes désignent Adam Weisweiler comme ébéniste. Il travailla quasi exclusivement pour Dominique Daguerre. La commode fut adjugée le 29 décembre 1793. Elle a figuré dans les collections Rothschild réunies à Mentmore Towers dans seconde moitié du XIXème siècle. De nos jours à Versailles, elle constitue l'un des rares exemples d'un meuble in situ exactement contemporain de son cadre.

Notice de Pierre-Xavier Hans.

 

BIBLIOGRAPHIE

D. Meyer, Le Mobilier de Versailles , tome I, 2002, n° 37, p?..Dijon.

Ch. Baulez, C. Constans, S. Hoog, D. Meyer, « Meubles royaux récemment acquis à Versailles (1985-1989) », Revue du Louvre , 1990, n° 2, p. 101.