Visite : L’hôtel de Guines

Avec Armelle Le Gendre, chargée d’études pour l’atelier de Ricou, et Stéphanie de Ricou.

Discrète, cette demeure possède une des plus belles ornementations intérieures d’époque Louis XVI. Elle appartient en 1782 à l’architecte Jean-Baptiste Boiston qui se propose d’en réaliser les ornementations, en collaboration avec l’architecte Forestier, afin de la donner au duc de Guines. Adrien-Louis, comte de Bonnières et duc de Guines (1735-1806), colonel des grenadiers, est chevalier d’honneur de Marie-Antoinette et mène une double carrière diplomatique et militaire. Flûtiste de talent, Mozart lui dédie un Concerto pour flûte et harpe (K229). Émigré pendant la Révolution, il mourra à Paris en 1806. Inspirée de l’Antique, le grand salon est caractéristique de l’art Louis XVI. En hommage au maître de maison « flûtiste, militaire et diplomate », la corniche supporte des putti musicaux ou guerriers, qui pourraient être de la main de Boiston.

Si le vaste clos sur lequel l’édifice fut initalement construit a été progressivement rogné par l’urbanisation de Courbevoie, l’hôtel a été préservé ainsi qu’une parcelle de jardin. La ténacité des propriétaires successifs a permis la conservation de ce lieu unique aujourd’hui classé au titre des Monuments Historiques et restauré progressivement par ses occupants actuels, Stéphanie et Cyril de Ricou, professionnels en ce domaine.